2021 : Avis de grand froid sur l’emploi
Dernière modification le : 25 janvier 2022
À quoi faut-il s’attendre pour 2021 ?
La politique du « quoi qu’il en coûte », chère au Président Macron, a ses limites et déjà les indicateurs montrent que 2021 sera une année franchement maussade pour l’emploi.
Loin de nous l’intention de noircir le tableau, mais il faut se rendre à l’évidence…
Le Guide des ressources emploi s’efforce de rendre compte des signaux forts et faibles sur le front de l’emploi – avec, c’était nécessaire, une activité plus soutenue depuis le début de la crise sanitaire –. Alors, l’analyse de nos fiches suffit pour se convaincre de cette évidence.
Depuis deux mois, nous constatons en effet une nette chute des offres d’emploi, tant sur les job-boards que sur les pages recrutement des entreprises. C’est particulièrement vrai pour les secteurs ci-dessous :
- Mis à l’arrêt par les mesures d’interdiction : Culture-spectacle (salles de cinéma, théâtre, danse, musique…), restauration à table, événementiel, tourisme, casinos, loisirs indoor.
- Directement affectés par la pandémie : industrie automobile, industrie pétrolière, industrie aéronautique (constructeurs, équipementiers, sous-traitants), transport aérien, aéroportuaire, restauration collective, hôtellerie, thermalisme, sports de montagne, zoos et parcs d’attraction.
Petits et gros de l’hôtellerie-restauration souffrent, c’est le moins qu’on puisse dire. Outre Flunch qui flanche (1.300 emplois visés), le géant de l’hôtellerie Accor va supprimer 800 postes. L’événementiel fait le gros dos et se repositionne sur le 100% digital. Mais c’est un secteur qui externalise beaucoup. Les mesures de confinement touchent de plein fouet leurs sous-traitants, des artisans, TPE, des indépendants (électriciens, traiteurs, monteurs de stands, scénographes, éclairagistes…). Les équipementiers et sous-traitants de l’industrie aéronautique annoncent des plans sociaux. De nombreuses entreprises sont en quelque sorte sous oxygénothérapie. Le recours au chômage partiel et les aides de l’État évitent l’hémorragie mais tout a une fin. Certains patrons disent appréhender le retour dans l’entreprise des salariés en chômage partiel, n’étant pas assurés de retrouver l’activité d’avant la crise. Pas assurés non plus de retrouver tous leurs salariés. Un quart, voire plus, des salariés de la restauration se seraient reconvertis. Les plans sociaux sont déjà à l’œuvre et les tribunaux de commerce se préparent à avoir un agenda surchargé. Pour l’heure, la politique du « quoi qu’il en coûte » évite d’encombrer les tribunaux de commerce. C’est au début de l’année 2022 que la situation devrait se compliquer.
- Fragilisés par la pandémie : Viticulture, horticulture, construction nautique et navale
- Modérément impactés : Publicité-communication, formation professionnelle, social-humanitaire, BTP, mer (conchyliculture, pêche).
Touchés mais pas coulés ! Pour ces derniers, le scénario reste à écrire. Tout va se jouer dans les trois prochains mois. Les plans sociaux sont plus discrets. Ainsi, CNB, filiale de Bénéteau, annonce un PSE (70 emplois concernés). Dans le naval, la branche paquebots de croisière va sans doute marquer le pas. La pêche et la conchyliculture naviguent à vue. Tous deux subissent de plein fouet la fermeture des restaurants et le Brexit est une autre mauvaise nouvelle pour les pêcheurs boulonnais. Un redressement est encore possible. Il peut même être rapide à condition…
- En délicatesse, ce n’est pas nouveau : Édition, presse, imprimerie, transport ferroviaire
Il s’agit de secteurs déjà à la peine et qui se seraient bien passés de cette crise sanitaire qui ajoute à leurs difficultés structurelles. La presse ne va pas bien, ce n’est pas nouveau. Les salles de rédaction se vident. Le secteur du livre a mieux résisté de prévu, grâce à la mobilisation des lecteurs, mais il est fragilisé. Quant à la SNCF, elle va devoir pratiquer une nouvelle saignée pour éviter la débâcle financière.
Il y a ceux qui misent sur la capacité de résilience économique de la France et ceux qui doutent de l’avenir. Nous avons heureusement des secteurs qui résistent plutôt bien (numérique, santé, industrie pharmaceutique, agriculture, agroalimentaire, transport-logistique, industrie du luxe, immobilier, paysagisme, ) et d’autres qui tirent même leur épingle du jeu (Jeu vidéo, cycle-motocycle, e-commerce, maintenance électroménager). Même si la crise se profile, Il y a et il y aura des emplois et des opportunités dans bon nombre de domaines, y compris même dans les secteurs impactés sur certains métiers pénuriques.
Les transitions professionnelles vont s’accélérer cette année.
Il faudra faire des choix éclairés.
Plus que jamais, le Guide des ressources emploi vous aidera à naviguer entre les icebergs. Vous trouvez dans chacune des 186 fiches les informations utiles avec un état des lieux actualisé au fil de l’eau. À cet effet, nous inaugurons deux nouvelles rubriques : « emplois pénuriques », « métiers émergents ».