Le crieur de Halle à marée
Au cœur même du secteur pêche, le métier de crieur reste un des rares métiers qui s’apprend à l’expérience et au contact.
Ici, pas d’école, pas de formation spécifique, ni diplôme pour ouvrir la voie vers ce monde étonnant et parfois rugueux où mareyeurs et marins pêcheurs s’affrontent quotidiennement dans un ballet parfaitement réglé par le maître des lieux, le crieur des marées.
Mais aujourd’hui, le crieur ne crie plus, l’euro et l’informatisation à marche forcée du secteur lui ont coupé la parole et son chant, compréhensible uniquement des initiés, ne résonnera plus dans la halle.
Finis, ces clins d’œil discrets, cette singulière langue des signes, les coups de gueule qui résonnent, fini ce sabir si particulier qui faisait la fleur de sel du métier. La grande halle est devenue silencieuse.
Il est bientôt 15h00, la criée de Granville sonne bien vide. Seuls quelques bacs chargés de fringants bulots se dévoilent. Ceux-là trouveront très certainement acquéreur.